«Il faut continuer la lutte pour être entendue et avoir une place»: la Montréalaise Martha Wainwright lance la tournée 20e anniversaire de son premier album


Sarah-Émilie Nault
«Mon histoire est une belle histoire», lance Martha Wainwright en parlant de sa carrière riche d'une trentaine d'années de musique. L’auteure-compositrice-interprète montréalaise célèbre le 20e anniversaire de son premier album éponyme avec une réédition en format vinyle et numérique, ainsi qu’une tournée souvenir qui débute aujourd'hui, vendredi.

Qu’est-ce que cet album a représenté dans votre carrière?
«C’est mon premier album, celui avec les chansons les plus connues. C’est le plus représentatif de moi comme artiste. Les premiers albums montrent les éléments clés d’un artiste, un moment de notre jeunesse où on a beaucoup d’émotions intenses. Cinq, dix ans auparavant, je chantais avec mon frère [Rufus Wainwright]. C’est le moment où je me suis mise à écrire mes propres chansons, où j’ai trouvé mon style. Ça représente la naissance de l’artiste et la formation d’un certain “personnage public”».
Vous vous retrouvez encore dans les thèmes abordés sur ce premier opus?
«Vraiment! Les sujets n’ont pas beaucoup changé: les hommes, mon père, la vie et les bêtises d’une jeune femme dans un milieu masculin. Je parle du monde musical et du monde en général, comme avec ce qui se passe en ce moment avec nos voisins du sud... On est constamment en danger et il faut continuer la lutte pour être entendue et avoir une place. En musique aussi, les femmes sont souvent mises de côté. C’est une lutte qui ne va jamais arrêter, mais on espère avoir des moments d’éclaircissement.»
À quoi peut-on s’attendre de cette tournée anniversaire?
«On va faire presque toutes les chansons du premier album et de l’édition spéciale, donc 16 chansons. Il va certainement y avoir de petits moments magiques ajoutés, donc une vingtaine de chansons au total. Il y aura 5 musiciens avec moi sur scène, dont Brad Barr (du groupe The Barr Brothers) qui assurera la première partie et qui va jouer avec moi. Ce sera naturel et authentique, comme d’habitude.»

Un concert à la maison (à Montréal, au Théâtre Outremont, le 25 avril), ça doit être spécial pour vous, non?
«Certainement! Il y a toujours la possibilité que des membres de ma famille me rejoignent sur scène. Jouer à Montréal est toujours un concert important pour moi, comme artiste. J’ai souvent des invités. C’est toujours un show un peu différent des autres. Mais, ultimement, on veut toujours qu’il y ait de la magie.»
Un disque vinyle est aussi une petite œuvre d’art. Ce sont des objets que vous collectionnez personnellement?
«Absolument! D’ailleurs, j’ai volé la collection de disques de mon père et de ma mère [les artistes de musique folk Kate McGarrigle et Loudon Wainwright III]. Je l’ai toujours gardée avec moi, dans chacun de mes appartements, de New York à Montréal. C’est une autre expérience d’écoute d’album à la maison, une expérience qu’on a perdue avec le streaming. Il n’y a jamais eu de vinyle de mon premier album et il y avait beaucoup de demandes des fans. Il y aura différentes versions de certaines chansons aussi, et même des pièces qui ne sont jamais parues ou qui ont été moins entendues.»

-La tournée 20e anniversaire du premier album éponyme de Martha Wainwright s'arrêtera le 24 avril au Palais Montcalm de Québec et le 25 avril au Théâtre Outremont de Montréal.