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Environnement

5 choses à savoir sur le premier «vrai» plan de réduction des GES du Canada

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Photo portrait de Élizabeth Ménard

Élizabeth Ménard

2022-03-29T20:06:50Z
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Le gouvernement de Justin Trudeau et son ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, ont expliqué aujourd’hui comment ils comptent atteindre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre (GES) du Canada. Ce n’est pas une mince affaire, tous les autres plans de réduction des émissions de GES ayant échoué jusqu’à présent. Celui-ci a-t-il plus de chances de succès? Voici ce qu’on en retient.

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1. Le Canada «obligé» d’atteindre ses objectifs    

D’abord, un peu de contexte. Depuis 1988, il y a eu 11 plans de réduction des émissions de GES. Ils ont tous échoué, puisque le Canada a raté, depuis, chacune de ses cibles de réduction. Les émissions de GES du Canada ont augmenté de 21% depuis 1990 plutôt que de baisser, principalement à cause des secteurs pétroliers et gaziers (+87%) et du transport (+54%). 

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L’objectif du Canada fixé dans le cadre de l’Accord de Paris et révisé l’an dernier est une réduction de 40 à 45% des émissions de GES d’ici 2030, par rapport à 2005, et l’atteinte de la carboneutralité d’ici 2050. 

Le Plan de réduction des émissions pour 2030, rendu public aujourd’hui, est toutefois différent des autres. Il est le premier à être présenté depuis l’adoption d’une nouvelle loi qui vise, justement, à obliger le Canada à atteindre ses objectifs. Adoptée en juin dernier, la Loi sur la responsabilité en matière de carboneutralité force en effet Ottawa à produire des plans détaillant sa stratégie de réduction des GES et à rendre des comptes sur sa progression.  

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Pour faire une analogie, c’est un peu comme si on présentait un plan d’affaires chiffré pour démarrer une nouvelle entreprise, plutôt que de se contenter d’objectifs.  

À ce stade-ci, tous les espoirs sont encore permis pour ce plan qui prévoit des investissements de 9,1 milliards $.  

2. Des réductions significatives dans le secteur pétrolier et gazier   

Plus important émetteur du Canada (26% des émissions totales de GES), le secteur pétrolier et gazier devrait réduire ses émissions de 31% d’ici 2030 par rapport à 2005 (ou 42% par rapport à 2019). Il s’agit d’une réduction significative, mais la stratégie pour y parvenir n’est pas détaillée. Elle le sera plus tard, après des consultations avec le secteur qui devraient se tenir cette année et permettre de fixer un plafond d’émissions. La réduction de 31% n’est donc pas une cible, pour le moment, mais un point de départ sur lequel ces discussions se baseront. 

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Vraisemblablement, on compte beaucoup sur la technologie pour décarboner le secteur pétrolier et gazier. Le plan ne prévoit pas de réduction de la production, mais plutôt une augmentation au cours des prochaines années.  

«À l’aide d’un plan clair et collaboratif, le secteur peut se transformer en producteur mondial de pétrole et de gaz les plus propres», peut-on lire.  

Le but avoué est donc de réduire les émissions sans réduire la production.  

3. Plus de véhicules électriques plus tôt   

Le Plan prévoit de nouvelles cibles intermédiaires en matière d’électrification des transports d’ici à l’entrée en vigueur de l’interdiction de la vente de véhicules légers à essence, prévue pour 2035. Dès 2026, 20% des nouveaux véhicules légers vendus devront être électriques. Ce pourcentage montera à 60% en 2030, puis à 100% en 2035.  

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«Personne qui veut s’acheter une voiture électrique ne devrait être sur une liste d’attente», a souligné le premier ministre Justin Trudeau en conférence de presse.  

Les incitatifs à l’achat seront prolongés pour au moins trois ans. Les détails seront annoncés lors du budget 2022, le 7 avril. 

4. Efficacité énergétique pour les ménages à faible revenu   

Le volet à faible revenu du Programme de prêts pour des maisons plus vertes sera bonifié de 458,5 millions $ en prêts et contributions. Ce programme a pour but de permettre aux propriétaires canadiens d’améliorer l’efficacité énergétique de leur maison.  

5. Salué par les groupes environnementaux   

Le Plan de réduction des émissions pour 2030 a été accueilli, somme toute, favorablement par plusieurs groupes environnementaux. L’organisme Équiterre l’a notamment salué, tandis que le Réseau Action Climat a souligné qu’il offre plus de détails et de transparence que tout autre plan présenté à ce jour. 

Les deux organismes soutiennent toutefois que ce plan permet de réduire les émissions que de 40%, alors que la juste part du Canada se chiffre plutôt à 60% selon eux.  

Greenpeace Canada et Nature Québec se sont dits insatisfaits des exigences envers l’industrie pétrolière et gazière, qualifiées d’«insuffisantes» et de «passe-droit». «Le plan est trop axé sur le financement public de solutions technologiques risquées plutôt que sur la transition vers les énergies propres», a souligné Greenpeace. 

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