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Voici 4 mesures phares du plan de «refondation» du système de santé

Le ministre de la Santé et des Services Sociaux Christian Dubé présentait, mardi, sa réforme du système de santé.
Le ministre de la Santé et des Services Sociaux Christian Dubé présentait, mardi, sa réforme du système de santé. Photo Agence QMI, Joël Lemay
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Andrea Lubeck

2022-03-29T18:38:30Z
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Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a présenté, mardi, son très attendu plan de «refondation» du système de santé, un chantier ambitieux qui s’échelonnera jusqu’en 2025 et qui n’est, pour l’instant, pas chiffré. On vous présente quatre mesures phares parmi les 50 proposées dans le Plan pour mettre en œuvre les changements nécessaires en santé.

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Créer un guichet d’accès à la première ligne  

Composer un numéro et obtenir une consultation au bout du fil avec un professionnel de la santé: c’est l’objectif du guichet d’accès à la première ligne, laquelle devrait voir le jour dès l’été prochain.

Ce service, déjà implanté au Bas-Saint-Laurent, permet d’obtenir un rendez-vous auprès d’un professionnel de la santé ou d’un médecin dans un «délai raisonnable», notamment pour les patients orphelins, c’est-à-dire ceux qui n’ont toujours pas de médecin de famille. Exit, donc, la cible des 36 h pour l’obtention d’un rendez-vous qui auparavant avait été mise de l’avant par le gouvernement.

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Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI

Ce guichet unique permettrait de réduire de moitié la liste de 945 000 Québécois toujours en attente d’une prise en charge par un médecin de famille, écrit le ministre dans son plan. 

Ce guichet permettrait aux patients de parler non seulement à des médecins, mais aussi à des infirmières praticiennes spécialisées (IPS), à des pharmaciens communautaires et à des paramédics. Québec veut ainsi miser sur l’interdisciplinarité. 

Fini, le fax!  

Le système de santé passera-t-il au XXIe siècle en délaissant le fax comme mode de communication privilégié entre professionnels de la santé? C’est ce que prévoit le plan du ministre Dubé. 

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Le projet de loi 19 prévoit, justement, d’implanter un dossier santé numérique (DSN) auquel chaque patient et chaque établissement de santé auraient accès. Un déploiement d'un tel système de DSN serait déjà en préparation dans deux établissements, dévoile Québec dans son document.

Contrecarrer la pénurie de main-d’œuvre   

Fin du temps supplémentaire obligatoire (TSO), campagne de recrutement, formation accélérée: Christian Dubé veut que le réseau de la santé soit «un employeur de choix» dans le but de mettre la pénurie de main-d’œuvre en santé KO.

Dans son plan, le gouvernement écrit qu’il veut permettre l’autogestion des horaires, comme on le voit actuellement à l’Hôpital général juif, pour offrir une meilleure conciliation travail-vie personnelle. Il promet également de mieux encadrer le recours aux agences privées de placement de personnel.

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Sachant qu’il manque 4000 infirmières dans le réseau public et que ce chiffre pourrait atteindre 28 000 d’ici cinq ans, Québec a tout intérêt à attirer les talents. Luc Mathieu, président de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, avait notamment pointé du doigt le TSO comme condition peu attrayante, en entrevue au 24 heures.

Le plan s’attaque aussi à la rémunération des médecins, en privilégiant un mode de rémunération comportant une plus grande part de capitation. En gros, cela signifie de rémunérer le médecin sur la base de l’ensemble des patients pris en charge plutôt qu’à l’acte.

Réduire le temps d’attente aux urgences  

Si vous avez une impression de déjà-vu face à cette mesure, c’est normal. De nombreux gouvernements et formations politiques ont promis au fil des années et des campagnes électorales de réduire le temps d’attente aux urgences.

Comment le gouvernement caquiste compte-t-il y arriver cette fois? En ajoutant des lits grâce à la construction, la modernisation ou l’agrandissement de centres hospitaliers, de même qu’en complétant le virage ambulatoire, qui vise à ce que les patients reçoivent des soins en CHSLD ou à domicile, bref ailleurs qu’à l’hôpital. Cela viendrait ainsi limiter «l’utilisation non nécessaire des lits d’hôpitaux».

Marc Vallières/Agence QMI
Marc Vallières/Agence QMI

Avec deux lits pour 1000 habitants en 2019, le Québec est à la traîne de pays comme le Japon (12,8), l’Allemagne (7,9) ou encore la France (5,8). Une situation que la pandémie n’a fait qu’accentuer, reconnaît le gouvernement dans son plan.

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Il ne faut pas oublier qu’un lit dans un hôpital, c’est bien plus qu’un lit: c’est aussi «les procédures, le personnel et le matériel requis» pour s’occuper du patient, a indiqué Guillaume Hébert, chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), en entrevue au 24 heures dans le cadre de notre dossier sur le système de santé.

Québec compte aussi obtenir un apport accru du privé pour soutenir le réseau public, notamment pour réaliser des chirurgies mineures d’un jour dans ces établissements. 

Pour connaître l’ensemble des mesures proposées, lisez le plan de réforme du système de santé.

Un programme électoral?    

À Québec, les partis d’opposition ont dénoncé le dépôt de ce nouveau plan par le ministre Dubé à quelques mois des élections.  

«On nous avait promis quelque chose de costaud, on nous avait promis quelque chose de vraiment significatif, puis on constate que l'éléphant a accouché d'une souris», a déploré la cheffe libérale, Dominique Anglade.  

Pour le critique solidaire Vincent Marissal, l’absence de sommes dédiées à chacune des mesures démontre qu’il s’agit d’abord d’une stratégie en vue des élections. «Pour moi, c'est la preuve que c'est un programme électoral qu'ils sont en train de tester à quelques mois des élections», dit-il.  

«Ce n'est pas un plan du gouvernement, c'est un programme électoral, une publicité électorale», a renchéri le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.  

— Avec des informations de Gabriel Ouimet, de Patrick Bellerose et du Journal

  

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