4 ans de taule pour avoir trempé dans un réseau de speed qui voulait dominer le marché du Québec
Mean Kong Ly aurait eu en sa possession environ 4,7 millions de pilules au total


Laurent Lavoie
Un trafiquant de drogue montréalais lié à une «petite PME» qui voulait dominer le marché de la méthamphétamine dans la province a écopé de quatre ans de taule pour avoir entreposé des millions de pilules.
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Le sort de Mean Kong Ly a été scellé le mois dernier, quand il a plaidé coupable à diverses accusations au palais de justice de Montréal.
En 2022, il collaborait, via un intermédiaire, avec une vaste organisation criminelle vouée à la production et au trafic en grosse quantité de méthamphétamine dans la grande région de Montréal.

Les ventes étaient effectuées avec des boîtes contenant 25 000 comprimés. En plus de huit mois d’enquête, 1144 boîtes ont été observées en train d’être trafiquées, l’équivalent de 28 millions de pilules de méthamphétamine.
Pour optimiser les profits, des comprimés ne contenaient pas de substance illicite ou avaient une faible concentration.
Dans son garage
Les troupes ont eu recours, entre autres, à une quinzaine de sites d’entreposage.
Mean Kong Ly a admis avoir utilisé son propre garage comme cache de stupéfiants, sur la rue Capri, à Montréal, et avoir remis aux clients des boîtes qu’il transportait à bord d’un camion.
Il a d’ailleurs été arrêté après avoir trafiqué 75 000 pilules à un individu qui était dans le collimateur de la police dans une autre enquête pour trafic de drogue, mais en Montérégie.

Pas moins de 17 personnes se sont ultimement fait passer les menottes pour leur implication dans cette organisation criminelle.
«On parle carrément d’une petite PME», avait mentionné une source policière à l’Agence QMI après une série de perquisitions, en mai 2022.

«La production et la vente de drogues aux clients sont traitées comme un commerce légal, c’est-à-dire avec un service à la clientèle, des livraisons, des heures d’ouverture et des règles pour les employés», explique à cet effet un rapport d’enquête expliquant longuement son fonctionnement.
Contrôler le marché québécois
La tête dirigeante, Olivier Caron, a écopé en janvier d’une décennie de pénitencier.
Il avait sa propre plaquette avec son nom, où l’on pouvait lire «Directeur des opérations».

Dans un rapport d’enquête, on évoque l’hypothèse que Caron comptait «prendre la plus grande part de marché dans la vente de méthamphétamine dans la province de Québec».
«De connaissance policière, ce marché est contrôlé par le crime organisé, principalement par les Hells Angels, et l’autorisation de pouvoir distribuer sur des territoires précis doit être obtenue», explique-t-on.

On ignore si ce fut le cas, mais, dans la comptabilité retrouvée par les policiers, Olivier Caron semblait avoir rédigé à la main certaines règles pour trouver un terrain d’entente.
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