3e lien: pourquoi ce manque de transparence?
Philippe-Vincent Foisy
À la maison, c’est moi qui décide ce qu’on mange au souper.
Avant de décider, j’évalue le nombre de personnes qui viennent manger, s’il y a des allergies, des préférences alimentaires. Je regarde aussi ce que j’ai dans le réfrigérateur, dans le congélateur, ce qu’il y a à l’épicerie et ce qu’on a mangé au cours des derniers jours.
Je peux par exemple cuisiner du homard, mais si personne n’aime ça, si ce n’est pas la saison ou si c’est pour coûter un bras, ce n’est pas la meilleure idée. Et je ne vais pas en acheter 12 si on est deux autour de la table.
Je dois avoir quelques informations de base pour être en mesure de prendre la bonne décision. Je n’ai pas le luxe de faire un repas qui ne sera pas mangé.
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En avoir soupé du 3e lien
Pourquoi la CAQ n’en ferait-elle pas autant avant de creuser son tunnel entre Québec et Lévis ?
Oui, ce sera une décision politique, le 3e lien. Encore faut-il qu’on fasse les études nécessaires, qu’on évalue les différentes possibilités et qu’on donne au public toutes les informations accessibles.
En ce moment, les opposants au projet y trouvent tous leur compte. Éric Duhaime peut prétendre que la CAQ ment et ne veut pas le construire, alors que les autres partis peuvent l’accuser d’électoralisme.
Plutôt que d’être honnêtes avec les électeurs, les caquistes ont préféré nous dire qu’ils étaient du côté des automobilistes et non des experts. Ils nous ont aussi demandé de leur « foutre la paix » avec les GES.
Les gens de Lévis, de Québec et l’ensemble des Québécois méritent mieux. Eux aussi, en ce moment, ont une décision politique à prendre et on leur cache de l’information.
Pourquoi en parler ?
C’est important de parler du 3e lien. Les différentes propositions incarnent bien les visions des partis politiques pour le développement du Québec.
La CAQ veut du bling-bling qui marque les esprits avec un petit vernis vert pour faire taire les quelques critiques écolos. Pensons aux nouveaux barrages, aux maisons des aînés, aux LAB-écoles...
Les conservateurs veulent continuer de laisser toute la place à la voiture, quitte à scrapper une partie de l’île d’Orléans. Coûte que coûte, peu importe s’il y a une acceptabilité sociale. Même chose avec le développement des hydrocarbures.
Québec solidaire propose d’enlever des voies aux automobilistes pour les remplacer par du transport en commun. Le parti promet une révolution du milieu, notamment à Montréal. Au revoir les automobiles traditionnelles en 2040.
Le PQ offre un autre troisième lien, uniquement en transport en commun. Un peu comme pour leur plan climat, c’est « la meilleure proposition » sur la table, selon un expert. Mais ça peine encore à être vu comme une vraie possibilité.
Quant au Parti libéral, il propose un projet flou, sans budget ni échéancier. Aucun plan précis. Il cherche péniblement une proposition qui va fonctionner... à l’image de sa campagne.