3e lien: peu importe les conclusions de l’étude, la décision est «politique»
Geneviève Lajoie | Bureau parlementaire
Peu importe les conclusions de l’étude sur le projet caquiste de 3e lien entre Québec et Lévis, François Legault ira de l’avant avec un tunnel à quatre voies. La décision finale est «politique», soutient le premier ministre sortant.
• À lire aussi: Legault admet qu’il n’y a aucune étude sur le projet actuel de 3e lien
• À lire aussi: Les études «cachées» privilégient l’option du pont, soupçonne Duhaime
• À lire aussi: 3e lien : l’administration Marchand dit non «pour l’instant» à un plénier
«Il y aura d’abord une étude technique, ensuite il y aura une décision politique. Est-ce qu’on veut un pont qui est une autoroute sur l’Île d’Orléans (comme le propose Éric Duhaime), ça se peut que ce soit faisable, mais nous ce n’est pas ce qu’on souhaite, a soutenu le chef caquiste samedi, de passage à Longueuil. Nous, on veut un tunnel, on ne veut pas détruire la beauté de Québec et de l’Île d’Orléans».
François Legault se servira de l’analyse actuellement en cours sur le bitube sous-fluvial, qui doit être rendue publique au début de 2023, pour «raffiner» ou «améliorer» son projet.
«(Les études) vont être capables de nous dire, techniquement, c’est quoi la meilleure façon de le faire. Nous on est convaincu que ça se fait un tunnel, mais bon, techniquement, quels sont les meilleurs moyens pour y arriver, quel est l’achalandage, quelle part de ces quatre voies devraient être pour le transport collectif, quelle part pour le transport des autos, nous on pense que ça devrait être aux heures de pointe moitié-moitié», a-t-il précisé aux journalistes, qui le pressaient de questions sur l’utilité d’une étude si la décision est déjà prise.
Écoutez l'édito de Richard Martineau diffusé chaque jour en direct 8 h 20 via QUB radio :
6,5 milliards $ maximum
Le montant de 6,5 milliards de dollars prévu pour la construction du bitube à quatre voies est une «estimée», a dit le premier ministre sortant.
Mais il n’est pas question que les contribuables québécois paient plus que cette somme. «On s’est mis un peu des coussins, on pense que c’est un maximum», a insisté M. Legault.
Écoutez la rencontre Lisée - Mulcair avec Martineau diffusée chaque jour en direct 8h50 via QUB radio :
« Ridicule » commente GND
« Le chat est sorti du sac, François Legault va faire un 3e lien coute que coute, peu importe les informations, peu importe les études, peu importe les besoins et peu importe les conséquences », a réagi le porte-parole solidaire Gabriel Nadeau-Dubois.
« François Legault dit souvent qu'il est pragmatique, bien je suis désolé parce que ça c'est le contraire d'être pragmatique, ça c'est être dogmatique », a-t-il déploré.
Il reproche à la CAQ de manquer de transparence et d’improviser depuis le début avec ce projet de tunnel.
« On ne peut pas investir des milliards de dollars sur une question de feeling, a dit M. Nadeau-Dubois. (...) Ça en devient ridicule, ç’a l'air de plus en plus fou ce projet-là! »
Un culte
Le chef du Parti Québécois croit que le premier ministre sortant voue un culte pour les projets électoralistes comme celui du 3e lien.
«Je ne sais pas s’il y a un culte du 3e lien à la CAQ, mais il y a clairement un culte des décisions électoralistes à la CAQ, c’est-à-dire que la CAQ choisit, même si ça coûte des milliards, son intérêt électoral avant l’intérêt des Québécoises et des Québécois», a déclaré le chef péquiste.
Selon Paul St-Pierre-Plamondon, l’objectif de François Legault est de sécuriser des votes dans la région de Québec tout en respectant une promesse qu’il «a attrapée à la volée» sur les ondes des radios de Québec.
Il est en accord avec le chef conservateur Éric Duhaime, affirmant que François Legault a politisé le ministère des Transports. Il va même encore plus loin, soutenant que sa gestion est semblable à celle de Jean Charest qui a été marqué par la Commission Charbonneau.
«La continuité du style de gouvernance libérale dans plusieurs domaines» définit l’ère Legault au MTQ, plaide le chef du PQ.
-Avec la collaboration de Marc-André Gagnon et Nicolas Lachance, Bureau parlementaire