Publicité
L'article provient de 24 heures
Environnement

3 habitudes à changer dans sa vie quotidienne pour préserver la biodiversité

AFP
Partager
Photo portrait de Camille Dauphinais-Pelletier

Camille Dauphinais-Pelletier

11 décembre 2022
Partager

Protéger les animaux et la nature, en théorie, pas mal tout le monde est en faveur de ça. Après tout, c’est difficile de se dire contre la préservation de notre habitat naturel!

Alors que la COP15, un rassemblement international pour la protection de la biodiversité, se tient en ce moment à Montréal, on peut se demander ce qu’il est possible de faire au niveau individuel pour pousser dans le bon sens. Voici trois pistes d'action. 

• À lire aussi: Une boussole pour suivre l’état de la biodiversité au Québec en temps réel

1. Adopter une alimentation basée sur les végétaux

Diminuer de beaucoup sa consommation de viande et de produits animaliers est l’un des gestes les plus importants que l’on peut faire au niveau individuel pour préserver la biodiversité. 

Ce n’est pas que les espèces que l’on mange sont en voie de disparition. C'est que beaucoup de terres agricoles sont actuellement utilisées pour nourrir des animaux d’élevage, dont les produits seront consommés par la suite. 

Si les humains étaient principalement végétariens ou végétaliens, on aurait globalement besoin de moins de terres agricoles, car ça prend beaucoup moins de ressources de cultiver directement des protéines végétales. 

• À lire aussi: Voici l'impact des différentes sources de protéines sur l'environnement

Publicité

Et raser des écosystèmes à travers le monde pour en faire des champs, ça contribue à l’effritement des espèces animales et végétales qui vivent là.

«Passer au régime alimentaire basé sur les plantes, c’est un changement très simple, mais qui est difficile [à mettre en place] des points de vue politique et culturel», souligne Julia Steinberger, chercheuse spécialisée en économie écologique à l’Université de Lausanne*. 

L’ouverture de certaines personnes, notamment en Europe, à passer à une alimentation contenant plus de produits végétaux (fruits, légumes, noix, céréales, légumineuses, etc.) fait d’ailleurs partie des rares tendances encourageantes que l’on peut observer dans le domaine de la biodiversité, dit-elle. 

• À lire aussi: Quelle est la meilleure saucisse végé? On en a testé 4 pour vous

Il reste qu’à l’échelle de la planète, on est loin d’observer un grand virage vers une consommation moindre de viande. 

«La demande en viande et en produits animaliers augmente. La baisse de consommation [qu’on observe chez certains] est beaucoup trop petite par rapport à la tendance générale», se désole la scientifique, qui contribue aux travaux du GIEC.

Une lueur d’espoir: les progrès entourant la fabrication de produits laitiers ou encore de viande en laboratoire, qui sont à surveiller de près dans les prochaines années. «Apparemment, nous sommes à l’aube d’une nouvelle époque alimentaire», dit-elle, faisant référence à la precision fermentation, un processus de fermentation qui vise à permettre de fabriquer des produits laitiers en laboratoire. 

«Pour l’usage des sols, pour la biodiversité, c’est carrément magique», dit-elle.   

• À lire aussi: L'écobonheur, un beau défi pour les familles

Publicité

2. Faire attention à la surconsommation

Les divers objets et produits de consommation que l’on possède font partie des choses les plus «inefficaces» que l’on consomme d’un point de vue environnemental: leur empreinte carbone est lourde comparativement à l’usage que l’on en fait. On pourrait se passer de bien des objets qui se trouvent dans nos placards! Pas banal, quand on sait quelles sont les ressources naturelles requises pour produire, acheminer, entreposer et laisser se décomposer tous ces objets. 

On ne peut évidemment pas mettre tout le poids de la surconsommation sur les épaules de chaque individu. La société dans laquelle on vit nous pousse à consommer toujours plus, notamment par le biais de la publicité et des impératifs sociaux. 

Mais on peut se réapproprier une certaine partie du pouvoir en faisant des choix de consommation plus mesurés - en plus, c'est bon pour nos finances personnelles. 

• À lire aussi: Témoignage - vivre sobrement, pourquoi faire autrement?

Il y a seulement quelques décennies, au Québec, les gens vivaient avec moins de possessions qu’aujourd’hui et avaient tout de même un niveau de vie décent. 

«On est dans une économie où la surconsommation est poussée par la surproduction. Plusieurs secteurs économiques surproduisent et dépendent de la surconsommation», dit Mme Steinberger.

«La dépendance à la croissance économique pousse les industries dans ce secteur», affirme la physicienne, qui dit faire partie des gens qui réfléchissent à la décroissance pour cette raison.

• À lire aussi: Et si on utilisait les ressources d'une seule planète? Voici de quoi notre vie quotidienne aurait l'air

Publicité

3. Militer pour de meilleures politiques

La protection de la biodiversité est un enjeu qui se joue à l’échelle de la société plutôt qu’à l’échelle individuelle. C’est pourquoi on peut considérer qu'une des meilleures habitudes à prendre pour le maintien de la biodiversité, c'est de militer pour de meilleures politiques.

Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI

Par exemple, l’étalement urbain, qui est mauvais pour la biodiversité, est encouragé par des règlements de zonage faits à l’échelle des villes. D'une façon similaire, l'étalement du réseau routier relève aussi des différentes décisions d’urbanisme. Les règles qui régissent le degré de pollution qui peut être émis par les industries relèvent du gouvernement.  

«Permettre aux populations de vivre mieux avec moins, c’est quelque chose qui est un effort de société. C’est un tournant social, économique, politique, écologique à prendre. [...] Je pense que c’est vraiment important de comprendre qu’un choix de consommation, c’est un choix qui est très limité au niveau individuel», affirme Mme Steinberger, qui déplore le fait que certains gouvernements semblent se voir comme des représentants de leurs industries plutôt que de l’intérêt général de leurs citoyens.

Elle-même fait une grande place au militantisme dans sa vie, en parallèle de son travail de scientifique. «On a 30 années de preuves que tout le monde se fiche des rapports du GIEC! Pourtant, ils sont importants [seulement] dans la mesure où on les lit et on agit dessus», dit-elle. 

Elle remarque d'ailleurs que les moments où elle sent que les travaux du GIEC sont le plus pris au sérieux, c’est quand elle discute avec des participants à des manifestations. «Ce n’est pas passé dans la conscience générale que c’est des problèmes d’urgence qui demandent action», remarque-t-elle. 

• À lire aussi: L'écocolère l'a poussé à s'engager

* Citations tirées de la conférence «À quoi ressemble un mode de vie sobre?», donnée par Julia Steinberger dans la série de conférences «Les solutions aux causes sous-jacentes de la perte de biodiversité», à l’UQAM, en marge de la COP15. L'événement était organisé par la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) section Québec et par le Collectif COP15.

Cette vidéo pourrait vous intéresser: 

Lecture interrompue
Une erreur inattendue s'est produite, veuillez réessayer plus tard.

Publicité
Publicité

LES DERNIÈRES NOUVELLES DE QUB

Les nouvelles d'autres marques

Image du contenu audio en cours