25 ans d’amour pour Pascale Montreuil et Normand D’Amour
Michèle Lemieux
Pascale Montreuil et Normand D’Amour n’ont pas été épargnés par les vicissitudes de la vie, mais ils ont choisi de braver les tempêtes à deux. Le couple, qui s’est rencontré sur scène, célèbre cette année ses 25 ans d’amour et de complicité. Et parce que la vie fait bien les choses, les deux acteurs renouent avec le théâtre, ensemble, dans la comédie à succès Le dîner de cons, un projet qui leur promet des heures de bonheur en tournée.
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Pascale et Normand, la tournée du Dîner de cons vous tiendra occupés tous les deux.
Pascale: En effet. Nous avons joué tout l’été dernier, à Drummondville, et ç’a été un succès retentissant.
Normand: On m’appelle rarement pour un show comique. Dans la pièce, je suis le straight man, mais ça en prend un pour que le comique fonctionne. C’est un spectacle brillamment écrit. Entre Laurent Paquin et moi, la chimie opère. En 38 ans de carrière, je n’ai jamais entendu le public rire ainsi...
Et la distribution est incroyable!
N.: Quand René Simard entre en scène, les gens applaudissent. René, c’est René. Tout le monde l’aime! Bernard Fortin fait aussi partie du projet, de même que Gabrielle Fontaine. André (Robitaille, le producteur) a eu la brillante idée de demander aux filles de bâtir un mini-cabaret de chansons qui parlent des cons. Pascale et Gabrielle présentent donc un segment de 15 minutes qui met le public en joie.
P.: Comme nous avons des rôles de faire-valoir, ça nous met davantage en valeur. Les gens voient autre chose de nous. Avec le cabaret, j’ai redécouvert le plaisir de chanter, ce que j’avais perdu durant la pandémie.
N.: Nous avons un band de blues, Pascale et moi. C’est un show de théâtre dans lequel nous faisons des reprises. National Slide est un road trip musical qui explique l’histoire du blues.
Manifestement, votre complicité se vit toujours en mode personnel et professionnel.
N.: On s’aime! Ça va bien. Nous sommes ensemble depuis 25 ans. Après 25 ans, on peut parler d’amour. Nous ne sommes pas la même personne qu’à nos débuts. Tout repose sur la faculté d’adaptation, qui est utile dans la vie aussi bien professionnelle que personnelle.
P.: Nous avons eu la chance de nous rencontrer et de nous choisir mutuellement. Par la suite, nous avons décidé de travailler pour que la relation évolue, malgré les hauts et les bas de la vie.
N.: Je dirais même: hauts, bas, gauche et droite! (rires)
P.: À travers les années, nous nous sommes choisis à nouveau. Nous avons la chance de nous être trouvés et de travailler à ce que ça marche.
Le couple se transforme, mais la famille aussi. Votre fille est-elle toujours à la maison?
P.: Notre fille, qui vient d’avoir 21 ans, est partie en appartement. C’est dans l’ordre des choses. Mon chum était dans le jus, moi je n’avais pas beaucoup de boulot et ma fille est partie. J’ai senti un grand vide. On se valorise beaucoup à travers notre rôle de parent, sans trop s’en rendre compte. J’ai trouvé ça super difficile... Le yoga, le sport et la méditation m’ont aidée à me recentrer. On finit par s’habituer. Nous avons une super belle relation, Marguerite et moi, et je débarque à tout bout de champ chez elle avec un sandwich ou un café!
N.: J’ai vécu les choses différemment. Mon fils, Lancelot (qui a 31 ans), je l’avais incité à partir. Marguerite, elle, a décidé de partir. La chambre dans laquelle elle était a été celle
de Lancelot puis celle de Pascale et moi, mais avant tout ça, c’était la chambre où je «gamais» avec mes boys. Deux semaines après le départ de Marguerite, je retrouvais ma chambre. Mes chums étaient heureux! (rires) Je me suis fait une incroyable salle de jeu.
P.: Normand a eu 60 ans en septembre. Je lui ai organisé une grosse surprise. La salle de jeu en a été le couronnement.
N.: C’est sûr que je m’ennuie de ma fille, mais je suis content qu’elle prenne son envol. Je suis juste triste que notre société vive des moments difficiles sur le plan financier. Tout coûte cher. Elle a été chanceuse de trouver un appart à un prix raisonnable. Elle est autonome, alors nous sentons que nous avons fait notre travail de parents.
Vingt et un ans, c’est quand même tôt pour quitter le nid...
P.: Elle a commencé à travailler à huit ans. Elle fait de la télé et du doublage depuis ce temps. Ça lui a donné des bases solides et lui a permis d’être autonome plus vite que d’autres. Elle a envie de s’affranchir, et c’est très bien. Nous sommes allés en Guadeloupe avec les deux enfants durant les fêtes.
Si ma mémoire est bonne, c’est au théâtre que vous vous êtes rencontrés.
N.: Oui, dans la pièce Les sorcières de Salem.
Est-ce que ç’a été un coup de foudre entre vous?
N. et P. (en chœur): Non! (rires)
N.: Pascale avait 22 ans, j’en avais 35. Je portais des pantalons blancs, des bottes de cow-boy...
P.: Et un bandana! Rien pour me plaire. Ce n’était pas mon genre. Nous étions les deux seuls célibataires de la pièce.
N.: Nous sortions le soir, nous faisions du vélo, nous avions du plaisir. À un moment donné, on s’est embrassés sur la piste de danse alors que jouait L’été indien, de Joe Dassin...
P.: Je pensais qu’après le spectacle, ce serait terminé, mais nous avions tellement de plaisir ensemble que ça s’est poursuivi. Nous avons encore du plaisir ensemble.
N.: Au bout de quatre mois, son coloc lui a rappelé qu’elle n’avait été à l’appartement que quatre fois durant toute cette période...
P.: Une de ses amies revenait de voyage, il a été question de lui céder ma chambre. J’en ai parlé avec Normand. Nous étions prêts. Nous nous sommes dit que le pire qui pouvait arriver, c’était que ça ne fonctionne pas. Nous avons décidé d’essayer. J’ai débarqué chez lui, j’ai mis mes affaires dans la petite chambre... et elle n’a jamais servi! Et 25 ans plus tard, nous sommes toujours dans la même maison.
N.: Nous avons aussi un chalet qui nous sauve la vie. Nous avons vécu là-bas pendant la pandémie. Ç’a été une vraie soupape. Pendant cette période, Pascale et moi avons animé quatre quiz par semaine pour le Randolph. Nous avons rejoint jusqu’à 20 000 personnes par soir.
P.: Je me faisais reconnaître dans la rue à cause des quiz. Nous étions à L’Isle-aux-Coudres, à peine reconnaissables avec nos imperméables, et deux Français nous ont interpellés: «C’est Pascale et Normand des quiz!» (rires) Nous avons reçu beaucoup de témoignages. À l’automne, nous avons fait une tournée des pubs Randolph pour animer des quiz. Il y en a maintenant sept au Québec.
Ça reste un grand succès dont vous êtes fiers?
N.: Oui. Nous célébrons nos 10 ans cette année. Les gens connaissent les jeux de société et nous sommes des ambassadeurs dans le domaine. Jouer, c’est important, et en plus c’est notre métier, à Pascale et à moi.
Donc 25 ans d’amour et 10 ans en affaires: vous cultivez le long terme?
P.: C’est vrai. Cette relation pour nous, c’est un ancrage, un port, nos racines. Notre famille est importante quand on est petit et, par la suite, on se crée son propre ancrage.
N.: Et nos amis deviennent notre famille. Pascale a de très bons amis, moi aussi, et tout ce beau monde s’entend bien.
P.: Nous avons la grande chance d’avoir une intimité profonde, Normand et moi. Nous ne pouvons pas être plus intimes que nous le sommes. Quand on peut être soi-même et vrai avec quelqu’un, c’est vraiment précieux...
Le dîner de cons sera présenté du 2 au 4 mars et du 9 au 11 mars au Théâtre St-Denis, puis en tournée dès juin à travers le Québec (monarqueproductions.com). Normand sera au TNM en mai dans Le rêveur dans son bain. On le voit aussi dans STAT, du lundi au jeudi à 19 h, à Radio-Canada. Pascale fait du doublage et enseigne. On s’informe sur Randolph et les Pubs ludiques au randolph.ca.
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