Elle s’infiltre dans une rencontre de QS en niqab: «Comment peuvent-ils défendre la laïcité?»
Agence QMI
Une militante pour les droits des femmes dénonce les contradictions de la gauche québécoise après avoir réussi à participer à une réunion de Québec solidaire, sans être membre et sans avoir de billet, tout simplement en portant un niqab, ce vêtement qui ne laisse voir que les yeux des femmes.
Mandana Javan est née en Iran à une époque où la religion était le centre de la société et habite au Canada où elle milite pour les droits des femmes issues de cultures musulmanes.
Celle qui est aussi physicienne et femme d’affaires a voulu savoir jusqu’où la gauche québécoise était prête à aller pour accommoder une certaine branche radicale de l’islam. Elle s’est rendue à une réunion de Québec solidaire (QS) lors d’une rencontre avec le politicien français Jean-Luc Mélenchon, la semaine dernière, sans y être invitée et sans être membre du parti.
«Je cherchais un moyen pour être invisible», a raconté Mme Javan au micro de Sophie Durocher, à QUB radio et télé, diffusé simultanément au 99,5 FM Montréal, vêtue d’un niqab. «Si vous me le permettez, je vais l’enlever, parce que je manque d’oxygène», a-t-elle lancé à l’animatrice, lundi, au bout de quelques minutes.
Elle a expliqué que c’est avec ce même vêtement qu’elle s’est rendue à ce rassemblement de QS en passant devant tout le monde dans la file, et en entrant sans billet, sans que personne ne lui dise quoi que ce soit.
«Je pense que [mon apparence] a rendu les gens plus sympathiques envers moi. [...] Je n’ai rien reçu d’autre que des sourires.»
Elle a avancé que dans la vie de tous les jours, elle ne porte aucun signe religieux. Au contraire, elle milite depuis plusieurs années pour la laïcité. Selon elle, le monde occidental n’est pas suffisamment sensible à la «misogynie particulière caractéristique à l’islam». Elle affirme que chez les radicaux, le corps féminin est un bien commun qui appartient à toute la communauté et que l’islam radical glorifie les femmes qui portent le voile.
• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission de Sophie Durocher, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Si son geste a été dénoncé sur les réseaux sociaux, elle n’hésite pas à répondre à ses détracteurs.
«Je suis née en Iran. Je connais très bien ma religion», a-t-elle dit.
«Il faut, j’espère, que ça ouvre la porte et l’intérêt de nos scientifiques au niveau de science sociale pour faire des tests comme ça. Parce que l’idéologie islamiste présente ces outils-là comme des outils de pouvoir, de domination», a expliqué Mme Javan qui estime que la gauche québécoise est trop naïve et ne reconnaît pas l’arrogance qu’elle pouvait avoir en portant le niqab.
Elle croit que si elle avait été ailleurs que dans le bastion de la gauche radicale, personne ne se serait tu devant son comportement et se questionne sur comment les personnes de QS peuvent défendre la laïcité.
Voyez l’entrevue complète ci-dessus.