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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Gabriel Sabourin: besoin d’écrire et de jouer

PHOTOS Courtoisie TVA / Crédit Fabrice Gaétan
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Marie-Josée R. Roy

26 octobre 2021
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Écrire et jouer, voilà deux facettes de son métier qui nourrissent à parts égales Gabriel Sabourin. Cet automne, le comédien prête ses traits au bon père de famille Alex Gagnon dans «Les moments parfaits», et sa plume d’auteur a contribué aux textes du drame «Chaos». Et la pandémie n’a qu’accentué ce besoin d’allier ces deux pôles créatifs. 

Cette polyvalence artistique, Gabriel Sabourin la tient de son illustre papa, le grand Marcel Sabourin.

«J’ai toujours vu mon père faire les deux, écrire et jouer, raconte-t-il. Quand j’étais jeune, pour moi, ça allait de soi. À un moment donné, je me suis rendu compte que ce sont deux métiers très différents. Et, en vieillissant, j’ai réalisé qu’un nourrit l’autre. Jouer me donne des idées d’écriture, me fait sentir ce qu’est un bon texte. Et, quand j’écris, j’ai le goût de jouer !»

«Pendant la pandémie, les acteurs ont été bloqués, et les auteurs se sont retrouvés avec beaucoup de temps, et j’ai compris que les deux pendants sont nécessaires à mon équilibre. Pour la première fois depuis 25 ans, j’avais beaucoup de temps pour écrire... mais ma tête ne voulait pas suivre, parce qu’il manquait l’aspect jeu.»

PHOTOS Courtoisie TVA / Crédit Fabrice Gaétan
PHOTOS Courtoisie TVA / Crédit Fabrice Gaétan

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Papa bouleversé

Heureusement, entre deux vagues de COVID, l’an dernier, Gabriel Sabourin a renoué avec ses réflexes d’interprète sur le plateau des «Moments parfaits», un projet qu’il affectionne particulièrement pour la lumière, l’humanité et la subtilité qui se dégagent du scénario de Marc Robitaille.

Dans les prochaines semaines, son personnage d’Alex apprendra — difficilement ! — à composer avec le fait que son fils aîné, Hugo (Samuel Gauthier), veuille prendre contact avec son père biologique.

On a compris dans les récents épisodes que Catherine (Catherine Trudeau) était tombée enceinte d’un bel Allemand lors d’un voyage en Grèce, et qu’Alex, rencontré peu de temps après, avait accepté Hugo comme s’il était son garçon biologique. Sont ensuite nés Charlotte (Willia Ferland-Tanguay) et Tristan (Antoine Marchand-Gagnon), et les Gagnon-Thomas ont toujours formé un clan uni. Mais les remises en question d’Hugo viendront chambouler ce parfait portrait.

«Alex fait beaucoup d’efforts pour bien vivre ça, réagir correctement, ne pas être émotif... Mais, entre vouloir et pouvoir, c’est différent ! Je fais souvent le parallèle avec le fait qu’il est pilote d’avion. Les pilotes sont des personnes responsables, qui doivent garder leur sang-froid et emmener les gens à bon port. Il y a une responsabilité qui vient avec ça, et ça déteint sur Alex, sur sa façon d’être père. Peu à peu, il sera de plus en plus dépassé par ce qui arrive à Catherine et aux enfants. Il tentera de gérer, mais à un moment donné, ça deviendra "too much" !»

PHOTOS Courtoisie TVA / Crédit Fabrice Gaétan
PHOTOS Courtoisie TVA / Crédit Fabrice Gaétan

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Zones troubles

Pour «Chaos», Gabriel Sabourin a surtout travaillé sur les textes des premiers épisodes, qui plaçaient le contexte du récit aux yeux des téléspectateurs.

«Ce qui nous touchait, dans cette histoire, c’est que ce sont des jeunes qui doivent tout à coup, dans des circonstances tragiques, devenir des adultes très rapidement. Ils sont projetés dans des zones de la vie dans lesquelles même les adultes craignent de plonger. Ils doivent négocier avec des affaires épouvantables, à un très jeune âge. Forcément, ça modifie ton parcours. Comment survis-tu à ça ?»

«On a beaucoup lu, on s’est beaucoup renseignés sur les survivants d’attentats, ajoute Gabriel Sabourin. Les gens qui ont survécu au Bataclan ont eu tellement d’effets secondaires après, de toutes sortes de façons... Ç’a cassé leur vie. C’est un peu de ça qu’on voulait traiter.»

Moins naïfs...

Gabriel Sabourin sera également bientôt présent au cinéma, dans les films «Une révision», de Catherine Therrien, et «La cordonnière», de François Bouvier, dans lequel il incarne le même rôle que son père, Marcel Sabourin, à quelques années d’intervalle.

Puis, l’homme s’en amuse un brin, le documentaire en deux heures «Pandémie : sommes-nous prêts ?», lancé en janvier 2020 sur Club illico et qu’il animait, est toujours disponible sur la plateforme.

«C’est sorti un mois avant qu’on ferme tout, s’enflamme-t-il. À ce moment-là, on ne savait même pas ce qu’était un infectiologue... Maintenant, tout le monde est au courant ! (rires) Le "timing" était parfait. Ça doit être intéressant à regarder, maintenant qu’on sait à quel point on était naïfs...»

«Chaos», mardi, à 21 h, à TVA. «Les moments parfaits», mercredi, à 20 h, à TVA. «Pandémie : sommes-nous prêts ?», disponible sur Club illico.

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