En grève aussi: 12% du personnel de soutien scolaire a recours aux banques alimentaires

Au Québec, le salaire moyen des employés de soutien scolaire est de seulement 24 200$ par année, selon des données de la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Ce n'est pas pour rien que 12% d'entre eux ont recours aux banques alimentaires, déplore Annie Charland, présidente du secteur scolaire à la FEESP-CSN.

«Souvent, les gens nous confondent. Quand on dit qu'on travaille en enseignement, ils pensent qu'on a les mêmes conditions que les profs, mais pas nécessairement − et surtout pas le salaire», mentionne-t-elle. 

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Le personnel de soutien scolaire englobe plusieurs corps de métier. En voici quelques-uns:

• Techniciens et techniciennes en travail social et en éducation spécialisée
• Éducatrices et éducateurs en service de garde
• Surveillants et surveillantes d'élèves
• Personnel de bureau qui travaille dans les écoles (notamment au secrétariat)
• Concierges
• Ouvriers et ouvrières d'entretien
• Cuisiniers et cuisinières dans les cafétérias

Bien que ces postes soient essentiels au roulement d'une école, les employés de soutien gagnent un salaire annuel moyen (24 200$), sous le seuil de la pauvreté. 

La présidente du syndicat explique que c'est en bonne partie parce que 60% des membres sont précaires, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas de permanence et qu'ils travaillent moins de 26 heures par semaine (un temps plein étant considéré comme 26h15 dans le domaine). Pour plusieurs, ce n'est pas par choix.

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«On a des gens qui font du 10 ou 15 heures par semaine, parce qu'on ne leur donne pas assez d'heures», remarque Annie Charland, qui soutient que certains centres de services scolaires font les horaires de façon à rester sous le 26h15 par semaine, pour ne pas avoir à donner de permanences aux employés.

Elle ajoute que le recours au personnel de soutien scolaire varie énormément d'un centre de services à l'autre, notamment en ce qui a trait au personnel d'adaptation scolaire, qui vient en aide directement aux élèves en situation de handicap. 

C'est pourquoi, au-delà des revendications salariales, pour lesquelles le syndicat suit la ligne du Front commun, Annie Charland insiste sur l'importance de l'amélioration des conditions de travail. «Avoir plus d’heures, c'est un peu une condition de base pour nos gens. On ne comprend pas vraiment pourquoi on n'est pas capables avoir plus d’heures», dit-elle. 

Pourtant, les besoins exprimés dans les écoles pour venir en aide aux élèves qui ont des besoins particuliers sont très grands. «On ne demande que ça, de travailler avec les enseignants», assure-t-elle. 

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Quelques chiffres issus du sondage interne de la FEESP-CSN, pour le personnel de soutien scolaire

• 12% des membres ont recours aux banques alimentaires
• 52% des membres affirment que les revenus tirés de leur emploi ne comblent pas leurs besoins de base mensuels (logement, alimentation, chauffage, électricité...) 
• 65% des membres sont mis à pied l’été et doivent se mettre sur le chômage 
• 39% d'entre eux doivent avoir au moins un autre emploi pour payer leurs dépenses
• 19% d'entre eux ont un autre emploi durant l’année scolaire 
• 78% des membres disent vivre d’une paie à l’autre
• 50% des membres affirment n'avoir jamais été capables d’épargner pour des projets comme financer les études de leurs enfants, et 41% disent être «parfois» capables d’épargner 

Vous êtes un travailleur de soutien scolaire et vous avez envie de témoigner de votre situation - particulièrement d'un point de vue financier? Écrivez-moi à camille.dauphinais-pelletier@quebecormedia.com