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L'article provient de Le sac de chips

11 nouvelles oubliées (ou pas) de la grève des carrés rouges en 2012

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Photo portrait de Caroline G. Murphy

Caroline G. Murphy

2022-03-24T16:40:28Z
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Le fameux printemps érable a déjà 10 ans.  

Eh oui, déjà 10 ans que les familles s’entre-déchiraient pendant les party à propos d’un sujet polarisant. «DANS MON TEMPS ON TRAVAILLAIT POUR CE QU’ON VOULAIT!» «OUIN MAIS DANS TON TEMPS LES MAISONS COÛTAIENT 70 000$». Etc etc. 

Heureusement, les choses ont changé et en 2022, les gens sont calmes et gentils et pas du tout choqués pour rien.

Bon.

Si plusieurs médias ont traité des 10 ans des grandes grèves étudiantes de 2012, nous avons décidé, au Sac de chips, de nous concentrer sur les nouvelles dont nous aurions parlé si nous avions existé en 2012.

Voici donc 11 nouvelles oubliées (ou pas) du fameux printemps étudiant 2012:     

1. Les lunettes de la réceptionniste de Line Beauchamp     

MAXIME DELAND/AGENCE QMI
MAXIME DELAND/AGENCE QMI

En avril 2012, alors ministre de l’Éducation, Line Beauchamp reproche à la CLASSE d’avoir cassé les lunettes de sa réceptionniste. Le tout se serait passé pendant l’occupation de son bureau. La femme a ensuite utilisé cet argument pour refuser de négocier avec le mouvement étudiant.

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Des étudiants ont bien tenté de casser leurs propres lunettes pour remédier à la situation, mais ça n’a pas fonctionné. 

Les lunettes from AÉCS en grève on Vimeo.

Line Beauchamp a finalement démissionné en mai, en déclarant «avoir échoué à régler un conflit important».

L’Histoire n’a malheureusement pas retenu le nom de la réceptionniste de Mme Beauchamp.

2. Travailler dans le Nord autant que possible     

En avril 2012, en pleine crise, le «petit ton baveux» du premier ministre Jean Charest n’a pas très bien passé. 

Joel Lemay/Agence QMI
Joel Lemay/Agence QMI

Alors que des étudiants manifestaient aux portes du Salon Plan Nord, Charest profite de son allocution devant la Chambre de commerce pour ironiser: «le Plan Nord est déjà très populaire, les gens courent de partout pour rentrer. Et ceux qui frappaient à notre porte ce matin, on pourra leur trouver un emploi, dans le Nord autant que possible».

On raconte que le souvenir du sourire en coin du premier ministre provoque encore des cauchemars aux Milléniaux.

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3. Le Fuck y’all de Claude Poirier     

Ce matin-là, le chroniqueur était enragé contre les étudiants qui s’étaient rassemblés devant le palais de Justice pour défendre des collègues accusés de terrorisme et qui n’aimaient pas la présence des journalistes. Inacceptable, selon M. Poirier. «On n’a pas de leçon à recevoir de vous, fuck y’all! On ne vous doit rien!» a crié l’homme à la télévision.

«Qu’est-ce que vous faites en fin de semaine, Claude? Un petit salon de massage?» avait tenté de conclure Gino Chouinard.

4. La sangria de Richard Martineau     

140 caractères de discorde. «Avec ce tweet, je suis devenu l’ennemi public numéro 1», a déjà résumé Martineau. Que dire de plus?

La belle vie.

5. Anarchopanda et la banane rebelle     

SÉBASTIEN SAINT-JEAN/AGENCE QMI
SÉBASTIEN SAINT-JEAN/AGENCE QMI

Quelques mascottes ont marqué la crise. Si plusieurs se souviennent du panda, revenu dans l’actualité en 2020 pendant la vague de dénonciations d’inconduites sexuelles, d’autres ont peut-être oublié la banane rebelle.

KARL TREMBLAY/JOURNAL DE QUEBEC
KARL TREMBLAY/JOURNAL DE QUEBEC

6. Le tatouage de carrés rouges     

Des dizaines de Québécois se promènent quelque part, à ce jour, avec le carré rouge sur la peau.

En effet, en juin 2012, la place Émilie-Gamelin s’est transformée en boutique de tatouage à ciel ouvert lors du «tatoo-O-thon». Une cinquantaine de personnes se sont fait tatouer un carré rouge sur la poitrine ou la jambe. Tout ça était organisé par l’humoriste Gab Roy, ce qui nous rappelle que 2012, ça fait vraiment longtemps.

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On a d'ailleurs retrouvé deux de ces tatoués il y a cinq ans!

7. Les carrés de toutes les couleurs     

Tout le monde se souvient évidemment des carrés rouges, qui ont défini le mouvement, et des carrés verts, qui s’opposaient farouchement à la grève et approuvaient la hausse des frais de scolarité. 

ELIZABETH LAPLANTE / AGENCE QMI
ELIZABETH LAPLANTE / AGENCE QMI

Mais qui se souvient des autres carrés? Voici un aperçu de l’arc-en-ciel affiché autant sur des costumes que sur des sacoches en macramé.

Carré jaune: l’idée viendrait du comptable de Richard Martineau. Comme «le feu de circulation, se situerait entre les deux pôles», pour une hausse modérée.

Carré bleu: contre la hausse des frais de scolarité, mais aussi contre la grève

Carré noir: contre la loi spéciale 78

Carré blanc: Des parents d’une étudiante blessée lors d’une manifestation à Victoriaville lancent le carré blanc de l’armistice.

8. Jacques Villeneuve s’en mêle     

En juin 2012, l’ancien champion de F1 Jacques Villeneuve en choque plusieurs en demandant aux étudiants d’arrêter «de faire les fainéants» et en les sommant de «retourner à l’école». Il ajoute «qu’ils étaient mal élevés par leurs parents qui n’avaient pas ­appris à leur dire non.»

Getty Images/AFP
Getty Images/AFP

L’homme, qui en voulait aux étudiants de tenir des manifestations contre le Grand Prix de Montréal, déclare le lendemain avoir reçu beaucoup d’injures et même des menaces de mort. 

Villeneuve, qui a fréquenté les écoles les plus chères d’Europe durant sa jeunesse, a depuis fait les manchettes à diverses reprises pour des questions d’évasion fiscale.

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9. Laurent Proulx, son injonction, et l’abandon de son cours     

Qui ne se souvient pas du carré vert Laurent Proulx, étudiant à l’Université Laval, qui a forcé ses camarades à revenir en classe en convainquant un juge de lui accorder une injonction, la première du conflit étudiant.

JEAN-FRANCOIS DESGAGNES/JOURNAL
JEAN-FRANCOIS DESGAGNES/JOURNAL

Il était ensuite devenu le porte-parole au sein du Mouvement des étudiants socialement responsables du Québec (MESRQ), avant de se déclarer trop occupé par ses nouvelles tâches et d'abandonner le cours pour lequel il avait eu une injonction.

Laurent a refait les manchettes en 2020 en défiant les mesures sanitaires pendant la première vague de COVID et en ouvrant sa terrasse de restaurant.

10. Ariane Moffatt chante contre la loi spéciale     

En mai 2012, Moffatt, qu’on entend partout, met en ligne un nouveau morceau engagé. Jeudi 17 mai 2012 est une version actualisée de Jeudi 17 mai, une pièce tirée de Tous les sens, son album de 2008. 

MAXIME DELAND/AGENCE QMI
MAXIME DELAND/AGENCE QMI

En quelques heures, la chanson est partout sur les réseaux sociaux. «Je suis traumatisée: ça s’est répandu tellement vite!» a rigolé Ariane Moffatt en spectacle au maintenant défunt Divan Orange le soir-même.

11. Marois et ses casseroles      

Quelques mois avant de devenir la première première ministre de l’histoire du Québec, Pauline Marois se joint brièvement aux manifestations «de casseroles» contre la loi spéciale 78 qui restreint le droit de manifester. 

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En juin 2012, le parti libéral utilise quelques secondes de ces images dans une publicité contre Marois.

 «Nous associons Pauline Marois à la rue. Le PQ c’est la rue ou le référendum», explique le chef du PLQ Jean Charest. 

Jean Charest avait ensuite été défait aux élections de septembre 2012. 

Si vous voulez une vidéo sérieuse sur les 10 ans de la grève:      

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