PLQ: 100 G$ pour l’économie environnementale
Nicolas Lachance
La cheffe du Parti libéral du Québec compte gagner la bataille environnementale en misant sur un ambitieux chantier économique et écologique de 100 milliards $ en partenariat avec le secteur privé.
• À lire aussi: Le Parti libéral du Québec «accoté au pied du mur»
• À lire aussi: Fin de semaine cruciale pour la cheffe Dominique Anglade
Dominique Anglade a présenté un discours axé principalement sur l’économie verte à l’ouverture du congrès de son parti.
Pour marquer le coup, le PLQ a ajouté l’environnement à ses valeurs.
«On est confrontés aux changements climatiques. Les catastrophes naturelles se multiplient. L’urgence climatique est incontestable», a-t-elle déclaré devant quelques centaines de militants. Le PLQ proposera d’ailleurs à ses militants, au cours du week-end, une réduction des gaz à effet de serre de 40 à 45% pour 2030.
S’éloigner des solidaires
La cheffe a admis que le PLQ «traverse un moment de redéfinition», mais a ajouté qu’il était le «seul parti franchement fédéraliste à l’Assemblée nationale.»
Malgré son virage à gauche, elle rejette l’étiquette de solidaire fédéraliste qui lui a été attribuée.
«Le Parti libéral ne sera jamais, et je dis bien jamais, la pâle copie de quoi que ce soit ou de qui que ce soit», a affirmé Mme Anglade, ajoutant que le PLQ n'était pas la saveur du moment. «Le Parti libéral a 150 ans d’histoire.»
Projet ÉCO
Pour se démarquer, il faut repenser notre manière de vivre ainsi que notre économie, plaide-t-elle.
Le passage vers l’hydrogène vert, c’est le défi de demain. #ÉCO c’est le passage vers un monde sans pétrole. ÉCO c’est le passage vers la carboneutralité en 2050. Avec le projet ÉCO, le @LiberalQuebec demeure un pionnier, un grand bâtisseur. #oser #Dominique2022 #audacieux pic.twitter.com/mmPT6OVJvu
— Dominique Anglade (@DomAnglade) November 27, 2021
Ainsi, pour regagner le cœur des électeurs québécois, elle présentera un plan d’économie verte d’environ 100 milliards de dollars d’ici 2050. Des investissements qui devront être réalisés avec l’aide du secteur privé, note le PLQ.
Un plan sur 30 ans qui mettra de l’avant la nationalisation de l’hydrogène vert, la réduction du gaspillage énergétique des deux tiers d’ici 10 ans et le doublement des redevances sur l'eau. «Et, peut-être même en triplant et en les multipliant par quatre», a même avancé la cheffe. Il n'est pas question de bâtir de nouveaux barrages, a assuré Mme Anglade. «Ce dont on a besoin, c’est un véritable projet de société [...] L’enjeu planétaire, ce sont les changements climatiques.»
L’ampleur du défi est colossale, décrit-elle. «Si on veut être sérieux, on va devoir en faire une priorité et investir. Mais il y a aussi une création de richesse.»
Son grand projet a déjà un nom: «ÉCO», martelé plus de 25 fois dans son discours.
La cheffe a aussi profité de son passage devant ses partisans pour attaquer le plan environnemental de ses adversaires caquistes et solidaires.
«Ce que nous allons présenter n’a rien à voir avec la CAQ qui vit dans un autre siècle, le siècle dernier en matière environnementale, ou Québec solidaire qui a des positions radicales», a décrit Mme Anglade.
Progressistes-fédéralistes
À l’entrée du congrès, les militants libéraux ont aussi exclu l’étiquette «solidaire fédéraliste».
Le «nouveau» parti libéral est celui qui a toujours existé, ont martelé à tour de rôle les ténors du parti «progressistes-fédéralistes».
«On a toujours été le parti de son temps», a affirmé le député Carlos Leitão. «Le temps, aujourd’hui, c’est l’environnement et la transition énergétique.»
Le député Pierre Arcand a souligné que le PLQ était une formation progressiste. «Je suis quelqu’un de progressiste, dans la lignée des libéraux», a-t-il convenu.
Selon le député de Marquette, Enrico Ciccone, le PLQ ne doit pas avoir peur d’être un vieux parti. «Le Canadien de Montréal a plus de 100 ans. Est-ce qu’on veut changer l’image du Canadien? Il a un logo extraordinaire qui vaut énormément», a illustré l’ex-joueur de hockey.