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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

10 ans de pénitencier réclamés contre un entraîneur de soccer coupable de leurre sur 28 victimes mineures

La Couronne a réclamé une peine exemplaire de 10 ans contre Félix-Antoine Bédard; la défense suggère plutôt trois ans

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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

15 octobre à 16h56
15 octobre à 17h
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Trahison, crainte des hommes, difficultés avec l’autorité; des victimes d’un coach de soccer de Québec qui a leurré 28 adolescentes ont témoigné mardi des ravages de ce crime sexuel qui passe parfois sous le radar. Le ministère public a d’ailleurs suggéré l’imposition d’une peine exemplaire de 10 ans.

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Les victimes de Félix-Antoine Bédard avaient pour la plupart entre 12 et 14 ans. Elles le connaissaient presque toutes puisqu’il était leur entraîneur de soccer.

Mais le soir, derrière l’écran de son téléphone, l’homme de 28 ans devenait «FelipeFootball», un supposé ado avec qui elles développaient une relation d’amitié qui déviait toutefois rapidement à la sexualité.

«Quand je l’ai appris, j’ai eu les jambes molles, je n’ai pas été capable de dire un mot. Je me suis sentie trahie», a relaté l’une des adolescentes au juge Frank D’Amours, mardi, dans le cadre des observations sur la peine à imposer.

Le prédateur du web était pour elles une personne de confiance. Un entraîneur compétent. Un adulte en autorité. Toutes ces certitudes se sont envolées quand elles ont compris qui était vraiment Félix-Antoine Bédard.

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Longue peine réclamée

Vu le nombre important de 28 victimes et la longue liste de chefs d’accusation, la procureure au dossier, Me Geneviève-Corriveau, a plaidé pour l’imposition d’une longue peine de pénitencier de 10 ans. Il s’agirait d’une sentence sévère pour ces infractions de leurre et pour avoir rendu accessible du matériel sexuellement explicite à des mineurs sans qu’il y ait de contacts physiques avec les victimes.

«Au cumul de l’ensemble, on arrivait à un total de 23 ans, selon le calcul effectué. Mais en revenant à la proportionnalité, il faut que la peine soit réduite», a souligné la procureure.

«J’ai perdu confiance envers les personnes d’autorité, surtout les coachs de soccer et surtout les gars», a raconté une des victimes, qui a dit avoir eu l’impression de décevoir sa mère qui l’avait pourtant prévenue «de ne pas accepter n’importe qui sur les réseaux sociaux».

«C’est difficile de faire confiance, de savoir qu’un coach est en contrôle, en autorité. J’ai toujours peur qu’un événement comme ça se reproduise, qu’un coach que je pense être correct ne le soit pas» – une victime

Certaines des jeunes filles ont également expliqué avoir quitté le soccer après l’événement, incapable de conjuguer leur amour du sport et les séquelles du passage de Bédard dans leur vie.

Trois ans en défense

En défense, Me Mathieu Giroux a quant à lui suggéré au juge Frank D’Amours une peine de trois ans, à laquelle il faudrait déduire la détention provisoire de l’accusé, qui compte pour près de deux ans et demi. Bédard pourrait donc sortir d’ici six mois, selon cette suggestion.

«On ne parle pas d’un prédateur, d’un agresseur», a souligné l’avocat de la défense. «On parle d’un individu avec des problématiques qui l’ont poussé à poser ces gestes-là, mais envers qui on ne doit pas abandonner.»

Félix-Antoine Bédard a d’ailleurs pris la barre pour demander pardon aux victimes, reconnaissant avoir «un problème de déviance sexuelle, une attirance envers les adolescentes».

«Je m’excuse envers la profession d’entraîneur pour les dommages que j’ai créés. Je constate que des jeunes se méfient davantage d’eux, mais ce sont de bonnes personnes. C’est moi qui étais l’exception là-dedans et qui ai fait des choses qui n’ont aucun sens» – Félix-Antoine Bédard

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«J’ai l’intention de tout faire ce qu’on va me demander de faire pour guérir et devenir une meilleure personne», a confié celui qui a admis avoir minimisé l’impact de ses gestes sur les victimes. «Je n’ai pas réussi à me pardonner.»

Le juge doit rendre sa décision en janvier.

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